Exitium
La fin de l’ordre
Amoureux des vieilles pierres et de l’histoire templière, il aime mêler la réalité de l’histoire à la fiction du romanesque, en y ajoutant des personnages existants ou ayants existés avec une pointe de vérité. Ce mélange a créé la saga « Exitium » qui pose la question sur la réalité ou non de cet Ordre millénaire…….
La fuite
Extrait du premier chapitre
Il attendait son messager sur la terrasse du café « Les Tribunaux », place du Puits salé. Ce dernier, en tenue coloniale de couleur sable, arriva lentement en traversant la rue piétonne. Il portait sous son bras gauche une chemise cartonnée bleue. Il se dirigea vers la terrasse tout en prenant une chaise, s’assit face à son interlocuteur, posa son chapeau sur la table et commanda une bière. Il commença à lui parler tout en ouvrant le porte-document dont il extrayait cinq feuillets qui représentaient, aux yeux du Sénéchal, les preuves irréfutables et tant attendues de la culpabilité de ses ennemis.
≪ Je dois vous dire qu’a partir de maintenant, nous sommes en danger de mort. Plus question de reculer, il vous faudra mettre un terme a cette traîtrise. ≫
≪ Je sais, nous attendons tous des résultats rapides, quels que soient les moyens employés. Je vais faire en sorte que cette crapule et ces traîtres de soldats finissent en enfer. ≫
Il consulta les documents qui lui étaient tendus, et avec surprise, tout en regardant son messager, accusa le coup. Jamais il n’aurait pensé que cet homme, à qui il avait confié son amitié et sa vie, était à ce point cupide et malhonnête. Tout en rangeant les documents dans son sac à dos, il paya les verres, se leva, et s’adressa à son messager.
≪ Frère hospitalier, je dois vous quitter car j’ai une mission importante a terminer. Je vous retrouverai au Sanctuaire. Merci pour votre aide et que Dieu vous protège. ≫
Ils se saluèrent en frappant du poing droit le côté gauche du torse. Puis ils se levèrent et chacun partit de son côté. Son sac à dos en bandoulière, il se dirigea vers son hôtel face à la plage. Il savait qu’il avait été découvert par ses ennemis sur ses intentions. Il jeta son sac sur le lit afin d’y ranger ses vêtements. Au même moment, son téléphone portable sonna. Il décrocha.
Bernard MALARD de LAONNOIS était un quinquagénaire d’1,70m dont les rondeurs étaient très bien proportionnées au reste de son corps. Ses longs cheveux poivre et sel et sa barbe de même couleur, bien taillée et discrète, le faisaient ressembler à un personnage du temps passé, mi chevalier, mi templier. Il avait ce qu’on appelait autrefois du panache. Cette classe se reflétait dans son allure et ses manières, qui attiraient l’oeil. Il était évident qu’il ne passait pas inaperçu auprès de la gente féminine. Juriste, écrivain, et professeur de droit international, il transportait avec lui des secrets qu’il ne pouvait dévoiler au grand public. Cela le positionnait dans une situation délicate et inextricable. Il était picard et extrêmement fier de l’être. Son esprit régionaliste lui valait l’amitié de ses proches et de ses voisins ainsi que celle des Picards en général, mais aussi l’inimitié de ses détracteurs.
Il avança lentement, regarda devant lui la mer se rapprocher. La pente était abrupte, les vaches qui paissaient dans ce pâturage, le regardaient avec curiosité. Le blockhaus situé sur cette parcelle cachait mieux sa présence que le bâtiment avec son antenne. Il continua son avancée, doucement, en faisant attention à ne pas attirer le regard des touristes. Ces derniers déjeunaient sur les terrasses des restaurants « La Sirène » et « La Licorne » situés sur le bord de la plage en contrebas de la falaise, et qui pouvaient, par la curiosité, le voir et le mettre dans l’embarras avec les autorités locales. Il s’arrêta en regardant autour de lui, se décala plus dans la pointe de la falaise, avec l’espoir d’être caché par le bâtiment et le blockhaus. Il se mit à penser très fort à Céline.
≪ Je suis un lâche, après tout j’aurais du lui demander des explications. Au lieu de cela, je fuis avec l’impression d’abandonner les miens. ≫
Il s’assit en tailleur au bord de la falaise et scruta l’horizon. Les goélands volaient au-dessus de lui, comme pour le dénoncer aux autorités de ce qu’il avait programmé. Ces oiseaux faisaient un bruit d’enfer par leurs cris stridents, mais il n’entendait rien. Il se leva et regarda devant lui l’immensité de la mer qui reflétait ses couleurs maussades et laissait apparaître en miniature les voiliers et les bateaux à moteurs qui naviguaient sur cette mare sans fin. Son regard se porta sur le vide.
≪ J’ai le vertige, depuis toujours, cela ne m’aide pas ! ≫
Il ouvrit son sac à dos, prit les boîtiers de ses prothèses auditives, les sortit et les mit à ses oreilles, puis sortit une boîte assez imposante et retira les vieux cadenas des fermoirs, tout en scrutant l’horizon. Il attendait, pensant aux évènements de sa vie depuis les 7 derniers mois… En ce dimanche du 27 juillet 2014, il savait que l’avenir de l’ordre allait être modifié.
La Rencontre
Extrait du second chapitre
Tout en se déshabillant afin de prendre une douche, il repensa à son entrevue au pub « Le Clovis ». En laissant couler l’eau le long de son corps, il se revit quelques jours auparavant, lire son journal en prenant un Picon bière dans la salle du Pub. Il y avait beaucoup de monde, surtout à 17 heures 30. Dehors, la pluie tombait et le froid attirait les flâneurs à l’intérieur du pub. Un homme d’environ 1,80 m, mince, portant un pardessus ouvert de couleur gris, avec en dessous un costume bleu marine, une chemise blanche et une cravate assortie au costume, s’approcha de sa table et lui déposa une enveloppe. En approchant sa tête près de son oreille, afin de se faire mieux comprendre, vu le bruit assourdissant des télévisions murales et des discussions animées des consommateurs, l’homme lui dit :
≪ La fin n’est pas loin, pour vous et votre Grand Maître. Votre Ordre, tel que vous le connaissez, va bientôt se transformer. Faites attention, ceux qui sont proches de vous sont souvent ceux qui vous trahissent, et la trahison a plusieurs visages y compris celui de l’amour. Adieu ! ≫.
≪ Attendez, que voulez-vous dire, qui êtes-vous ? ≫ Hurlait MALARD de LAONNOIS
≪ Attendez ! ≫
Il se revoyait se lever de son siège, afin de poursuivre l’homme qui, sortit rapidement sous la pluie, monta dans un véhicule moteur en marche, et disparut en trombe pour ne pas que la plaque d’immatriculation puisse être lue. Il se précipita à l’extérieur et resta seul sur le trottoir, sous une pluie qui redoubla de violence, en regardant la voiture s’éloigner. Tout en restant perplexe, sur ce qui venait de se passer, il fit demi-tour et entra dans le pub en lisant le message remis par cet inconnu.